C’est devant une salle archicomble que s’est déroulée la séance inaugurale de la saison 2022/2023 pour les Amis du Vieux Chambéry.
Le sujet traité rappelait à de nombreux chambériens la tragédie du 5 novembre 1961 où trois gardiens de la maison d’arrêt de Chambéry avaient été assassinés par des membres du FLN détenus dans cet établissement. Compte-tenu du sujet délicat et de la charge émotionnelle engendrée, cette évocation ne pouvait être confiée qu’à des spécialistes : d’une part, Jean-Amédée Lathoud, avocat général honoraire à la Cour de Cassation et ancien directeur de l’Administration pénitentiaire, d’autre part, Corinne Townley, historienne chambérienne bien connue, spécialiste des archives de la Savoie.
Pendant plus de deux ans, les protagonistes ont mené leur enquête en dépouillant des archives jusque là tenues secrètes afin de présenter une synthèse des évènements. Le contexte tendu de la guerre d’Algérie et tout ce qui allait en découler ne permettaient pas d’aborder ce point d’histoire avec légèreté et approximation.
Au premier rang de l’assemblée, le fils d’Aimé Goffoz, l’une des victimes, accompagné de toute sa famille, a revécu avec une émotion très légitime l’évocation précises et poignante des instants de cette tragédie.
En début d’après-midi, le directeur de la maison d’arrêt de Chambéry avait reçu dans l’enceinte de la prison les membres de cette famille qui, soixante ans après, venaient se recueillir sur les lieux du drame. Moment d’intense émotion mais aussi, devoir de mémoire à l’égard de ces trois fonctionnaires victimes de leur devoir.
L’histoire de notre ville est faite d’instants heureux mais aussi de tragédies. Il est impératif de commémorer afin de ne pas oublier et surtout de pouvoir transmettre.
Pour les Amis du vieux Chambéry, cette conférence s’inscrira dans les annales de la société et surtout restera gravée dans la mémoire collective.